Strasbourg, parc du Contades le 17 juin 2021 vers 17h.

Le duo s’installe sous l’historique kiosque à musique du parc. Les premières notes de la contrebasse et du oud résonnent dans l’air tiède de ce début d’été et le chant de Kamilya se lève puis s’échappe loin du toit à lanterneau.

Je me souviens des mots d’un homme qui passait par là : « Cela faisait longtemps que je n’avais pas entendu chanter cette si belle langue… ». Rien n’est jamais perdu.

C’est ce jour-là que nous avons parlé de la perspective d’un disque.

Cette première rencontre gravée en studio est la trace essentielle de vingt ans d’amitié et de musiques partagées.  La croisée de leurs chemins musicaux entre Proche-Orient et Occident amène un son assez unique qui s’est nourrit aux sources de leurs héritages respectifs et protéiformes. Les timbres sont si proches, presque dans le même registre, qu’il est parfois difficile de savoir qui joue quoi, de savoir qui se joue de qui.

La parole circule librement dans des structures souvent complexes mais cette complexité affleure à peine tant le jeu du duo est fluide. Là est le miracle comme en poésie. L’essentiel n’est pas de tout comprendre forcément. L’essentiel est d’être pris au piège, de saisir au vol l’indicible.

A l’écoute, je sens comme une odeur de fruits citronnés inconnus de nous qui remplit l’espace. Des gens sont assis sous les arbres et espèrent.

Que reste-t-il de l’amour ?

Philippe Ochem, Jazzdor

DANS LES BACS LE 6 DÉCEMBRE 2024

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