Dans la petite cosmogonie musicale du pianiste Pierre Boespflug, le compositeur français Olivier Messiaen tient incontestablement une place privilégiée, à la manière d’une sorte de soleil autour duquel tous les autres éléments de son univers viendraient graviter et s’organiser. Après avoir donné forme en solo à tout un ensemble de réflexions et de modes de jeux élaborés à partir des compositions et des écrits de ce grand maître de la musique du XX^e siècle, c’est aujourd’hui en trio que Boespflug poursuit et développe ses intuitions. Accompagné de Jérôme Fohrer à la contrebasse et Éric Échampard à la batterie, il propose une musique raffinée qui, ouvertement, se référe dans ses couleurs harmoniques à l’univers féérique de Messiaen, sans jamais sortir des cadres formels du jazz, tant dans ses dynamiques que dans son recours à l’improvisation.