Installé à Brooklyn, le saxophoniste français Jérôme Sabbagh a toujours confessé un petit faible pour la formule ascétique du trio et affectionné particulièrement l’énergie et les sonorités électriques de la guitare. C’est sans doute la raison qui le pousse aujourd’hui à ressusciter l’orchestre qui en 2010 l’avait vu réunir autour de son saxophone, la batterie gestuelle et picturale du légendaire Daniel Humair et la guitare aussi raffinée qu’éruptive du New-Yorkais Ben Monder. Dans ce contexte orchestral inhabituel, luxuriant et animé d’une tension sourde, le saxophone lyrique de Jérôme Sabbagh, à la fois peuplé par toute l’histoire du jazz et branché aux pulsations les plus intimes de l’époque, déroule en volutes légères la paradoxale profondeur de son chant “à fleur de peau”.