Punk Moon
Claudia Solal & Benjamin Moussay
Plus de 20 ans après leurs débuts en duo, après Porridge Days et Butter in my brain (qualifié de chef-d’œuvre dans Le Monde, 4 F Télérama, nommé en 2018 aux Victoires du Jazz 2018), sans oublier Room Service (avec le quartet Spoonbox), Claudia Solal et Benjamin Moussay reviennent avec un programme flambant neuf, Punk Moon, le quatrième volet de leur collaboration. Enregistré au Studio Sextan en novembre 2023, l’album sortira en mars 2025 sur le label Jazzdor series.
Pour ce répertoire entièrement original, Claudia a écrit en langue anglaise dix textes aux titres évocateurs (Slow war, Tomorrow I sleep, Battle dress, Punk moon…). L’ensemble donne lieu à des pop songs orchestrales, lunaires et chimériques, une musique en orbite...
Des chansons d’art et d’essai pour une musique libre, sans frontières.
NOTE D'INTENTION
Claudia Solal
Un hymne à la lune, un hymne à la femme…
Femme contestataire, dérangeante, volcanique, indocile, puissante, sexuelle, sauvage... Femme claire obscure. Femme primitive ou urbaine, cosmique, universelle. Femme en quête de sa propre identité. Identité convoquée, refoulée ou exposée aux regards. Femme en proie à la confusion des sentiments, au doute, à sa violence intrinsèque, son désir, sa capacité ou incapacité à aimer, sa dualité fondatrice (citons Anaïs Nin) : « Il y eut toujours en moi deux femmes, au moins, une femme perdue et désespérée qui sentait qu’elle se noyait, une autre qui entrait dans une situation comme elle serait montée sur scène, dissimulant ses vraies émotions parce qu’elles n’étaient que faiblesses, impuissance, désespoir, pour présenter au monde un sourire, de l’ardeur, de la curiosité, de l’enthousiasme, de l’intérêt ».
Les textes sont de nature guerrière, ils empruntent aux registres amoureux, sexuel, intime. Ils parlent aussi de notre monde. Ils ont été inspirés en partie par le courant américain d’après-guerre appelé confessional poetry (poésie confessionelle), dont font partie Anne Sexton, Sylvia Plath, Robert Lowell, Snodgrass…
LINER NOTES
Philippe Ochem, Jazzdor
Dès Helium Balloon, la première vague de mots et de sons qui se jette à nos oreilles, nous plongeons dans l’univers singulier d’un duo né il y a un peu plus de vingt ans et qui dit du monde, de la chair, de l’abandon des corps livrés à l’amour comme autant de navires chavirés.
Claudia écrit ses textes en anglais, sa langue maternelle, comme pour mieux s’ancrer dans le sol fait du terreau d’histoires originelles sans cesse interrogées.
La musique du duo sonne comme une confidence au gré des pop songs assumés qui déroulent leurs récits faits de sentiments mêlés dans lesquels elle parle de désir, d’altérité, de transformation de soi, des luttes qu’il faut mener pour se construire, s’émanciper.
On sent comme une lame de fond qui porte l’ensemble, un groove souterrain qui construit au fur et à mesure un parcours qui dit de la vie, de son intranquillité, de la distance à parcourir encore pour atteindre d’insoupçonnés rivages sur lesquels le pied nu pourra laisser enfin son empreinte.
Le son si singulier du duo, très travaillé mais dont l’évidence touche immédiatement par sa fluidité, tuile les sons du piano, du synthétiseur modulaire, de la voix, des effets maîtrisés, dit encore davantage du mystère d’un monde musical qui se dévoile à nous au fur et à mesure qu’il se déploie.
Car c’est bien d’un voyage dont il s’agit.
Bien installés dans ce vaisseau lunaire presque, qui nous véhicule confortablement mais qui nous bouscule aux premiers détours, qui nous dit sans nous dire tout à fait, nous embarquons pour d’aventureuses contrées espérées.
Talk to me into the deep.
DANS LES BACS LE 7 MARS 2025